NENEH SUPERSTAR
Un film déséquilibré par un pas de côté maladroit
Accompagnée de son père, Neneh danse sur le chemin qui l’emmène à l’école de ballet de l’Opéra de Paris. Sereine, elle s’apprête à présenter le concours d’entrée qu’elle réussira malgré la réticence non dissimulée de la directrice de l’école…
C’est un fait, la communauté noire est sous représentée dans l’univers de la danse classique. Pour dénoncer cette inégalité, Ramzi Ben Slimane conte le parcours chaotique de Neneh, une jeune danseuse aussi douée que passionnée, dont la peau noire semble poser problème lors de son admission à l’école de ballet.
Nous voilà alors dans le schéma classique d’une héroïne injustement dénigrée, qui doit lutter contre l’adversité pour affirmer son talent. Or dans ce film, les embûches ne sont finalement pas si nombreuses. Ses parents, malgré leur peu de moyens, donneraient tout pour que leur fille puisse réaliser son rêve, le directeur de l’Opéra, qui a tous les pouvoirs, ne jure que par elle et l’ensemble des professeurs sont plutôt bienveillants à son égard. Seuls un enseignant profondément détestable et quelques élèves lui mènent la vie dure, mais cela ressemble plus à de la jalousie. Quand on est une petite peste, on est odieuse avec tout le monde.
La seule personne à qui la couleur de peau de Neneh semble vraiment poser problème c’est Marianne Belage, la directrice. Alors, le film prend une tournure plus énigmatique. Pour quelle raison, cette femme si froide et si secrète agit de la sorte ? On comprend alors tardivement que c’est elle, le vrai sujet du film. Malheureusement ce rebond scénaristique est bien trop exagéré pour être vraiment crédible et certaines scènes frôlent alors le ridicule. En résulte un film maladroit, qui à force de vouloir éviter certains poncifs, s’égare dans des divagations extravagantes somme toute très clichées.
Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur